Concept & chorégraphie: Sébastien Bertaud
Musique: Philip Glass & J.S Bach
Costumes: Yannick Bittencourt
Lumière: Kostia Binkin
Durée: 1h15
Connaissez-vous Laniakea ? C’est notre adresse dans l’univers…
Le nom du continent extragalactique dans lequel nous nous trouvons, la dénomination du superamas de 100.000 galaxies qui englobe notre Voie lactée, qui contient elle-même 300 milliards d’Etoiles, dont notre soleil.
Laniakea se traduit par « horizon céleste immense » ou « paradis incommensurable » en Hawaïen. Langue choisie en hommage à Hawaï, pays de navigateurs aux étoiles, qui abrite désormais quelques-uns des plus grands télescopes du monde qui ont permis cette découverte aussi récente que bouleversante, de la même envergure que la cartographie du nouveau monde par Christophe Colomb. Un pas gigantesque dans la compréhension du mystère de la nature, et de la connaissance de l’univers.
Pour les astrophysiciens, l’espace est une donnée temporelle. Laniakea mesure 500 millions d’années lumières de diamètre, mais ne représente pourtant qu’un 1% de l’univers à cartographier.
C’est en cherchant à comprendre les mouvements dans l’espace, que les astrophysiciens des années 1960 ont découvert de façon fortuite un rayonnement dans lequel baigne tout l’univers. Cela permit de mesurer que notre galaxie se déplace à la vitesse faramineuse de 630 kilomètres par secondes, en se dirigeant vers un point précis du cosmos, sans comprendre alors pourquoi.
Il faudra attendre 2006, l’évolution des télescopes, et les recherches de la cosmographe Française Hélène Courtoit, menées avec une équipe de quelques chercheurs du monde entier, pour comprendre et délimiter cette région de l’univers qui attire inexorablement notre galaxie. Il s’agissait du grand attracteur. Une énorme masse sphérique et obscure, masquée depuis la terre par le bandeau d’étoiles de notre propre galaxie. Ce point précis du cosmos prend la forme d’un vallon, au centre de notre continent céleste, vers lequel s’écoule gravitationnellement 5 rivières de matières, ce qui crée toutes les dynamiques. C’est en utilisant le concept des bassins versants, issus des techniques d’une autre discipline : l’hydrographie, que l’ensemble des données récoltées feront sens, et permettrons de cartographier pour la première fois dans l’histoire de l’humanité : Laniakea, notre emplacement dans l’univers.
La découverte de Laniakea nous invite à prendre du recul sur notre place commune dans l’univers, comme pour mieux mesurer les enjeux civilisationnels de la crise climatique, à l’heure déjà si funeste de l’anthropocène. C’est aussi une réflexion sur l’espace, le temps, la question de l’échelle, de l’infiniment grand, à l’infiniment petit.
Certains poètes ne voient-ils tant de belles similitudes entre l’iris d’un œil, et la voie lactée ? Mystère de la création…
Avec cette nouvelle pièce, j’ai souhaité rendre hommage aux femmes et aux hommes de sciences, qui générations après générations, poursuivent la quête de connaissances de l’humanité, en repoussant cette frontière entre ce que l’on sait, et ce que l’on ne sait pas.
Sébastien Bertaud