AD ASTRA – KAGUYAHIME
AD ASTRA – KAGUYAHIME
Chorégraphie : Sébastien Bertaud
Musique : Jon Hopkins
Lumière: Lukas Marian
Avec: Nais Duboscq, Pablo Legasa, Daniel Stockes, Alexander Maryianowski
Dans « Ad Astra« , la nouvelle création de Sébastien Bertaud, nous plongeons au cœur de la légende japonaise de « La Princesse de la Lune » (Kaguya-hime). Inspirés par cette histoire de mystère et de beauté célestes, les danseurs capturent la danse des étoiles et le voyage cosmique de Kaguya, évoquant la gravité et la légèreté, ainsi que la dualité entre l’éphémère et l’éternel. Kaguya-hime incarne la beauté fugace et la nature transitoire de la vie sur Terre, contrastant avec l’éternité de son existence céleste. La princesse Kaguya, descendue de la lune, symbolise l’intersection entre le monde terrestre et les cieux infinis, et la légende explore la dualité entre devoir et désir personnel. Elle devient une métaphore de la quête humaine pour comprendre l’univers. La nature céleste et les pouvoirs mystérieux de Kaguya ajoutent une dimension magique et surnaturelle à l’histoire. La chorégraphie mêle traditions ancestrales et modernité, créant une symphonie visuelle qui rend hommage à la quête de sens et à l’éphémère. Kaguya-hime doit sacrifier ses liens terrestres pour retourner chez elle, soulignant le thème du détachement. Chaque scène est un voyage onirique capturant la magie de l’univers et la beauté du cosmos. La danse nous conduit dans une exploration des frontières entre le réel et le mythique, capturant la magie du cosmos infini et des contes ancestraux qui font partie du patrimoine commun de l’humanité.
La légende de la princesse de la lune, ou Kaguya-hime, est l’une des plus anciennes et célèbres histoires du folklore japonais, datant de la période Heian (794-1185). Elle est racontée dans le conte du « Taketori Monogatari » (Le Conte du coupeur de bambou):
« Il était une fois, dans un village paisible du Japon ancien, un vieux coupeur de bambou nommé Taketori no Okina. Un jour, alors qu’il parcourait la forêt à la recherche de bambous, il aperçut une tige scintillante d’une lumière mystérieuse. Intrigué, il s’approcha et, en coupant la tige, découvrit à l’intérieur une minuscule princesse, aussi belle qu’une fleur de cerisier. Émerveillé, il la ramena chez lui, où lui et sa femme, n’ayant pas d’enfants, décidèrent de l’adopter et de l’appeler Kaguya-hime.
Kaguya-hime grandit rapidement, devenant une jeune femme d’une beauté incomparable. Sa grâce et sa beauté attirèrent bientôt l’attention de nombreux prétendants, y compris celle de l’empereur du Japon. Tous les nobles du pays vinrent demander sa main, mais Kaguya-hime, fidèle à son cœur, refusa toutes les propositions, posant des défis impossibles à ses prétendants pour les décourager. Cependant, malgré son bonheur apparent, Kaguya-hime cachait un profond secret. Elle n’était pas de ce monde, mais venait de la lune.
Un jour, elle confia à ses parents adoptifs qu’elle devait retourner dans son royaume céleste. Le cœur lourd, le vieux coupeur de bambou et sa femme acceptèrent son destin, bien que cela leur brisât le cœur. La nuit de son départ, une procession céleste descendit du ciel pour emmener Kaguya-hime. Vêtue d’un manteau de plumes, elle monta dans un char doré et, avant de partir, laissa une lettre et un élixir d’immortalité pour l’empereur, qui l’avait aimée sincèrement. Mais l’empereur, accablé de tristesse, refusa l’élixir et ordonna qu’il soit brûlé au sommet du mont Fuji, afin que la fumée atteigne Kaguya-hime dans son royaume lunaire.
Ainsi, Kaguya-hime retourna à sa demeure céleste, laissant derrière elle des cœurs brisés et une légende qui traversa les âges. La légende de Kaguya-hime, la princesse de la lune, continue de résonner à travers les siècles, nous rappelant la beauté éphémère de la vie et l’importance de chérir chaque moment. »
Cette légende, profondément enracinée dans la culture de la période Heian, reflète les valeurs et les préoccupations de la société aristocratique de l’époque. C’était une ère de raffinement culturel et artistique, où les œuvres littéraires comme le « Taketori Monogatari » fleurissaient, offrant des fenêtres sur les âmes et les esprits de ceux qui vivaient alors. La légende de Kaguya-hime nous invite à méditer sur des thèmes philosophiques universels. La dualité entre l’éphémère et l’éternel est au cœur de cette histoire. La beauté transitoire de Kaguya-hime contraste avec son existence céleste éternelle, nous rappelant la nature fugace de la vie humaine et l’importance de chérir chaque moment. Le conflit entre le devoir et le désir personnel est également central, illustré par la lutte intérieure de Kaguya-hime entre son devoir de retourner sur la lune et son désir de rester sur Terre avec ses parents adoptifs. L’histoire met également en lumière la relation profonde entre les humains et la nature. Le vieux coupeur de bambou et sa femme trouvent le bonheur à travers un cadeau de la nature, rappelant l’importance de vivre en harmonie avec notre environnement. »
En ces temps de crise écologique, cette légende résonne comme un appel à la préservation de la nature et à la reconnaissance de sa valeur intrinsèque. La dimension mystique de l’histoire, avec la nature céleste et les pouvoirs mystérieux de Kaguya-hime, ajoute une profondeur supplémentaire. Elle symbolise une connexion entre le monde terrestre et le cosmos infini, invitant les hommes à contempler la grandeur et le mystère de l’univers. La fascination humaine pour l’inconnu et le surnaturel est ainsi magnifiquement mise en avant. Ainsi, la légende de Kaguya-hime tisse une riche tapisserie de thèmes philosophiques et mystiques, ancrée dans un contexte historique et culturel unique. Elle continue de captiver et d’inspirer, offrant des réflexions profondes sur la vie, la nature et l’univers. En période de crise écologique, cette légende résonne comme un appel à la préservation de la nature et à la reconnaissance de sa valeur intrinsèque.
Aujourd’hui, la légende de Kaguya-hime continue de nous parler à plusieurs niveaux. La quête de sens de Kaguya-hime pour comprendre sa véritable identité et sa place dans l’univers fait écho à notre propre quête de sens dans une époque souvent marquée par l’incertitude. La reconnaissance de la nature transitoire de la beauté et de la vie nous encourage à apprécier chaque instant et à vivre pleinement, un message pertinent dans une société souvent orientée vers la consommation et l’immédiateté.
Adapter la légende de « La Princesse de la Lune » (Kaguya-hime) en une création chorégraphique contemporaine présente plusieurs niveaux de pertinence et d’intérêt. La dualité entre l’éphémère et l’éternel peut être magnifiquement exprimée à travers le mouvement, en explorant des passages de fluidité éphémère et des moments de suspension symbolisant l’éternité. La quête de sens et l’exploration de notre place dans l’univers sont des thèmes universels que la danse, par son langage non verbal, peut rendre accessibles et tangibles. Kaguya-hime devient ainsi une métaphore pour la quête humaine de compréhension et de transcendance.
La danse, avec sa capacité d’exprimer des émotions complexes, peut explorer cette tension de manière puissante et émotionnelle. La légende de Kaguya-hime reflète également un profond attachement à la nature, un thème central dans la culture japonaise. Les thèmes de la légende sont intemporels et résonnent encore aujourd’hui. L’adaptation chorégraphique permet de revisiter ces thèmes sous un angle actuel, rendant l’histoire accessible et pertinente pour un public d’aujourd’hui.
